LES COLIQUES
- Patricia BAULER GODOC

- 21 juil.
- 3 min de lecture
Qu’est-ce que les coliques du nourrisson ?
Le terme "colique" désigne une dilatation douloureuse d’un segment d’un organe creux ou d’un tube – comme on parle de coliques néphrétiques ou hépatiques. Chez le nourrisson, on parle de "coliques" pour désigner des épisodes de pleurs intenses, souvent en fin de journée, associés à des tensions abdominales, des gaz, parfois des cris perçants et une grande difficulté à se calmer.
Pourquoi ça arrive ? Un tube digestif encore immature
À la naissance, le système digestif de bébé est encore en apprentissage. C’est un tube souple, fragile, peu tonique, encore incapable de faire avancer facilement le bol alimentaire comme chez l’adulte. Chez nous, les parois digestives sont toniques, structurées, capables de contenir et de propulser efficacement le contenu alimentaire sans inconfort.
Chez le nourrisson :
La tonicité des parois est faible.
Les gaz ou l'air ingéré peuvent créer des distensions douloureuses.
La flore intestinale est en cours de construction – et sa mise en place est absolument indispensable.
Les causes les plus fréquentes
Immaturité digestive
Motricité encore peu organisée.
Système nerveux en pleine maturation.
Air avalé lors des tétées
Que ce soit au sein ou au biberon, l’air peut être avalé.
Au biberon, c’est inévitable : il y a toujours de l’air dans la tétine.
Au sein, si la prise n’est pas bien ajustée, il peut y avoir aussi de petites déglutitions d’air.
Fermentation intestinale
Les sucres du lait, notamment le lactose, sont fermentés par les bactéries.
Cela crée des gaz, qui peuvent accentuer les douleurs abdominales.
Des astuces douces pour aider bébé:
👉 Chaud : une bouillotte tiède (jamais brûlante) sur le ventre peut apaiser les tensions.
👉 Positions physiologiques :
Portage en position "grenouille" ou contre l'adulte, ventre contre ventre.
Sur le bras de l’adulte, en position "tigre" (à plat ventre, appuyé sur l’avant-bras).
Ramener les genoux vers la poitrine dans une position sécurisante.
👉 Mouvements et massages :
Petits cercles avec les jambes en douceur.
Mouvements de "pédalo".
Massages du ventre dans le sens des aiguilles d’une montre.
🛑 À noter : lorsque bébé est en pleine crise, il n’est souvent pas réceptif aux massages allongé sur le dos. Ces techniques sont plus efficaces en prévention ou dans les moments de calme.
👉 Rots réguliers :
Ne pas hésiter à interrompre la tétée ou le biberon pour un rot.
Porter bébé droit contre soi après la tétée pour favoriser l’évacuation d’air.
👉 Biberon et tétine adaptés :
Vérifier que le débit de la tétine est adapté à l’âge et à la force de succion.
Incliner légèrement le biberon pour limiter l’ingestion d’air.
Choisir des biberons avec système anti-colique si besoin.
L’alimentation de la maman en cas d’allaitement : un facteur possible ?
De nombreuses mères remarquent une aggravation des coliques après avoir consommé certains aliments. Bien que les preuves scientifiques restent limitées et parfois controversées, plusieurs aliments sont souvent rapportés comme étant à éviter (temporairement) si l’on soupçonne une sensibilité chez bébé.
🥦 Liste non exhaustive d’aliments potentiellement irritants :
Légumineuses : lentilles, pois chiches, haricots blancs, fèves
Choux : chou-fleur, brocoli, chou vert
Crudités : en grande quantité, elles peuvent être plus difficiles à digérer
Agrumes : oranges, citrons, pamplemousses
Tomates : parfois acides pour les bébés sensibles
Café : stimulant pouvant perturber le sommeil ou aggraver l’irritabilité
Chocolat noir : contient de la théobromine, un excitant
Alcool, épices fortes, aliments ultra-transformés : à éviter ou limiter
💡 Chaque bébé est unique. Ce n’est pas une liste à suivre systématiquement, mais une base pour repérer d’éventuelles sensibilités. Si un aliment semble aggraver les coliques, on peut l’éliminer quelques jours pour observer une évolution.
Et l’ostéopathie dans tout ça ?
L’ostéopathie peut accompagner les bébés qui souffrent de coliques, non pas en « soignant » la colique elle-même – qui est une phase normale et transitoire liée à l’immaturité du système digestif – mais en apportant du confort ponctuel. En travaillant en douceur sur certaines zones clés comme le diaphragme, les tensions digestives ou les restrictions de mobilité liées à la naissance, on peut parfois aider bébé à mieux gérer cette période.
Lors des consultations, on peut aussi prendre le temps d’observer les tétées, d’échanger sur les positions, les rotations de la tête, ou encore de donner des astuces personnalisées aux parents pour faciliter le quotidien.
Ce sont souvent des petits ajustements qui font une grande différence dans le confort de bébé… et dans celui des parents.
En conclusion
Les coliques du nourrisson, bien que fréquentes, sont transitoires et surtout bénignes, même si elles peuvent être très éprouvantes pour les parents. Le plus important est d’être à l’écoute de son bébé, de tester différentes méthodes douces, et de se faire accompagner si besoin. L’ostéopathie peut aussi apporter un soutien, en travaillant sur les tensions du diaphragme, du système digestif ou des blocages posturaux liés à la naissance.





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